L'usage des services multimédia sur le mobile progresse sûrement ... mais lentement !
Une enquête de Médiametrie datée de juillet dernier révèle en effet que (seulement) un utilisateur mobile sur 5 s'est connecté à l'Internet Mobile au cours du dernier mois. Ce chiffre est plutôt décevant comparé à la masse des individus aujourd'hui équipés d'un téléphone mobile compatible.
Quant on considère les efforts faits par les fabricants de mobile et les opérateurs télécoms pour développer ce marché et faire la promotion de leurs services, ces résultats ont de quoi étonner !
Sur le marché de l'offre de multimédia mobile, des progrès sensibles ont en effet été réalisés:
- Le développement de la 3G a permis d'améliorer considérablement la qualité et le confort d'utilisation des services mobiles,
- Les contenus et les services se sont enrichis,
- Les conditions de facturation sont devenues plus souples et surtout plus transparentes (généralisation des offres de forfaits illimités) ...
Malheureusement, si l'on excepte la minorité des early adopters et la tranche des 18-34 ans qui consituent l'essentiel des mobinautes actuels, la demande reste frileuse et le marché peine à décoller. Les professionnels qui comptaient sur la 3G, la visiophonie, les services de télévision... pour booster les ventes et les usages en sont pour leur frais : pas l'ombre d'une "killer ap " sur ce terrain. Il faut chercher ailleurs pour identifier où se situent réellement les besoins du grand public.
Une étude menée cet été par l'institut iBase pour le compte de NRJ apporte quelques éclaircissements à ce sujet. Elle met en évidence un double phénomène: l' attente forte des consommateurs pour une fonction d'écoute de la radio sur leur téléphone mobile d'une part et le très faible taux de portables disposant d'une fonction radio FM d'autre part.
Regardons les chiffres de plus près:
- 53% des personnes interrogées à l'occasion de cette enquête pensent que la radio devrait être disponible sur tous les téléphones portables (personnellement je suis d'accord),
- 51% affirment qu'il n'y a pas suffisament de portables proposant la fonction radio (effectivement, aujourd'hui le taux d'équipement de mobiles avec radio n'est que de 26%)
- 42% regrettent que les mobiles proposés avec la formule d'abonnement qui les intéresse ne propose pas la fonction radio.
A l'évidence il existe donc une complémentarité naturelle entre la radio et le téléphone mobile et pourtant l'offre de radio sur mobile est très largement insuffisante. Les fabricants de téléphones mobiles (Nokia en tête) et les opérateurs de télécommunication seraient-ils passés à coté de ce constat ? ou, si non, pourquoi n'ont ils rien fait pour l'exploiter ?
Comme bien souvent en matière de logique industrielle et commerciale, la réponse est sans doute à chercher du coté du portefeuille: du point de vue des producteurs, "la radio ne rapporte rien" . Bien au contraire elle vient concurrencer directement les très rémunérateurs services de téléchargement de musique, vidéos, et jeux qui viennent grossir la facture des utilisateurs de mobiles .
Dans son analyse des résultats de l'étude commanditée par son groupe, Stéphane Rongeon, Directeur des études et de la recherche de NRJ confirme cette vision " le problème est qu'aujourd'hui les constructeurs se battent sur des technologies de pointe qui ,en terme de fonctionnalités, ont une valeur d'image plus forte mais pas forcément une fonction d'usage alors que les fonctions de base plus traditionnelles ,comme la radio, n'ont pas forcément une valeur d'image mais une valeur d'usage".
Une demande de service non satisfaite au millieu d'une offre plétorique de contenus peu consommés voila bien le paradoxe que vont devoir résoudre les professions du multimédia mobile s'ils veulent faire de leur support le Media Universel que tout le monde appelle de ses voeux.
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