Reprise d'un article publié sur mon blog le 26/03/2007
On l'a déjà souligné à plusieurs reprises, l'un des faits marquants de l'économie numérique est le rôle croissant joué par le consommateur à tous les niveaux de la chaîne de valeur.
Aujourd'hui, Le consommateur/ usager/ client ... (peu importe le nom qu'on lui donne) n'est plus seulement l'inspirateur et le destinataire final des produits et services que développe l'Entreprise. Les nouvelles Technologies de l'Information et des Communications (T.I.C) l'ont mis au centre de tout le process marketing et lui ont donné les moyens de s'approprier bien d'autres prérogatives stratégiques:
- le pouvoir d'agir sur les prix (par les mécanismes d'enchères ou d'achats groupés par exemple)
- la possibilité de modifier et de personnaliser les produits et services qui l'intéressent (voir tous les développements sur le e.tourisme, par exemple, et mon post sur le marketing du "sur mesure" )
- le pouvoir de donner son avis et d'influencer d'autres clients en partageant avec eux son expérience d'achat.
Et maintenant, ce sont les règles mêmes de l'échange qui évoluent !
On connaissait jusqu'à présent 2 modèles majeurs d'échanges économiques:
- le modèle B to C (Professionnel à Consommateur)
- le modèle B to B (Professionnel à Professionnel).
Voici que l'avènement des nouvelles technologies vient remettre en cause toute cette mécanique bien huilée pour orienter l'économie vers 2 nouvelles formes de production et d'échanges:
- le modèle C to C (de Consommateur à Consommateur)
- le modèle C to B (du Consommateur vers l'Entreprise).
Désormais, les consommateurs se retrouvent "à la source". Ils se vendent et s'échangent directement leurs produits et services quant ils ne vont pas jusqu'à proposer leur contribution aux entreprises.
C'est le monde à l'envers !
Le "C to C" illustré par l'exemple
Le "Customer to Customer" est le modèle d'échange qui met les consommateurs en relation les avec les autres pour s'échanger toutes sortes de biens ou des services.
Dans cette situation, le rôle de l'entreprise se limite à fournir la plateforme de médiation destinée à faciliter les échanges:
- Médiation de la Relation pour des sites de rencontres comme Meetic
- Médiation de la Communication pour des plateformes d'Instant Messaging, mail, chat ou blogs ...
- Médiation de la Transaction de vente pour des plateformes de e.commerce (comme e.bay , Price minister, Zlio ...) ou de petites annonces.
- Médiation du Savoir pour des sites collaboratifs du type Wikipedia, ou Agoravox
Dans ce dernier type d'échange, la dernière évolution en date vient de l'arrivée de services qui offrent aux internautes disposant de compétences spécifiques les moyens de monétiser très simplement leur expertise auprès de tiers. Plusieurs entreprises se sont déjà positionnées sur ce nouveau marché: Wengo en France, Ingenio aux Etats Unis...
"Notre offre consiste à offrir un N° de téléphone surtaxé aux internautes qui veulent vendre leur compétence sur la toile " explique Scott Faber, co-fondateur de Ingenio, qui propose, sur ses différents sites, de vendre de l'expertise dans différents domaines qui vont de la voyance à la fiscalité (pas de rapport entre les deux) en passant par les conseils amoureux ... Sur chaque appel, Ingénio prélève 15% des revenus, le reste étant réservé aux "experts".
En France Wengo propose le même type de prestation avec un catalogue d'offres plus diversifié " Cela peut aller du conseil en informatique au cours de pâtisserie en passant par l'enseignement de langue étrangère " précise Patrick Amiel , Directeur du Marketing. IL suffit aux experts de s'inscrire sur le site, de fixer leur rémunération. La communication téléphonique se fait ensuite directement sur la page Web. Au passage, Wengo conserve un tiers du prix de facturation.
Enfin, le dernier exemple à citer dans le domaine est peut être celui de Oboulo.com. Cette place de marché permet à des particuliers ou des professionnels d'acheter et de vendre en ligne les documents numériques qu'ils ont réalisé (fiches de lecture, études de marché, rapports, analyses...). Oboulo.com compte aujourd'hui plus de 15.000 documents et réalise 200 à 300 transactions par jour.
Grâce aux nouvelles technologies, les consommateurs n'ont aujourd'hui plus aucun complexe: ils ont des compétences et des idées et ils sont prêts à les proposer non seulement à leurs congénères mais aussi aux entreprises qui souhaiteraient profiter de leur savoir. C'est ainsi que se développe une nouvelle forme d'échange que l'on aurait sans doute pas imaginé il y a seulement quelques années: le C to B.
Un beau sujet dont nous reparlerons car, dans les premières expériences qui commencent à se mettent en place ne manquent pas d'intérêt (cf: l'exemple de We are the market lancée par François Laurent...).
L'article d'Odile est intéressant. Nous avons pu vérifier avec Christine, l'émergence de ce modèle C to B dans le cadre de nos rencontres et de nos échanges avec des dirigeants du secteur du Tourisme.
L'attente des clients me semble forte, les nouvelles technologies offrent un potentiel extraordinaire pour satisfaire les besoins des clients. La seule véritable contrainte se situe à mon sens dans l'entreprise qui ne va pas aussi vite que le marché. Les organisations doivent évoluer ou mieux s'adapter aux bonnes pratiques des Clients. J'ai le sentiment que le travail d'optimisation de la Relation Client à tous les niveaux opérationnels et fonctionnels de l'entreprise, est plus vaste qu'il en a l'air. Il faut changer les habitudes et les façons de penser dans l'entreprise.
Rédigé par : Christian Bodier | lundi 27 août 2007 à 09:45